Une séance d’hypnose ericksonienne expliquée
Depuis plus de vingt ans, j’accompagne des personnes blessées par la vie. Des personnes comme vous et moi, qui ont traversé des épreuves, parfois il y a bien longtemps, mais dont le corps, l’esprit ou les émotions gardent une trace.
Le mot « trauma » vient du grec ancien et signifie simplement « blessure ». Cette blessure peut être physique, bien sûr, mais elle est souvent invisible. Elle s’inscrit alors dans le corps, dans les automatismes, dans les réactions incontrôlées, dans la peur ou la sidération. Comme l’expliquent les travaux de Bessel van der Kolk (« Le corps n’oublie rien »), un trauma non résolu continue de s’exprimer, parfois à bas bruit, parfois en éclats, jusqu’à ce qu’il soit accueilli et transformé.
Une approche profondément humaine et respectueuse
Quand quelqu’un vient me voir pour un trauma, la première chose que je fais, c’est écouter sans juger. Écouter avec tout mon être. Je m’ajuste à son rythme, à sa façon de parler, à ce qu’il ou elle ose ou n’ose pas dire. Je n’impose jamais rien. Je propose. Je respecte le silence s’il vient. J’accueille les émotions. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de réagir à une blessure. Il y a seulement ce que vous avez vécu, et ce que cela a généré en vous. Et cela, je le prends au sérieux.
L’hypnose ericksonienne est, selon moi, l’un des outils les plus doux et les plus puissants pour réparer de l’intérieur, à condition qu’elle soit pratiquée avec une infinie délicatesse. Je ne dirige pas la séance, je vous accompagne à retrouver vos ressources. Vous ne perdez jamais le contrôle. Vous gagnez en liberté intérieure.
Une séance type : entrer dans un espace sûr
Imaginez que vous arriviez dans mon cabinet, ou que nous soyons en visio. Je vous invite à vous installer confortablement, à poser vos épaules, à respirer plus amplement. Je prends le temps de m’accorder à vous. Je vous guide doucement pour que vous puissiez accéder à un état de calme et d’attention intérieure. Cet état, on l’appelle souvent « transe légère », mais il n’a rien de magique ou d’étrange. C’est simplement une disposition naturelle de l’esprit qui permet d’entrer en contact avec des parties plus profondes de vous.
Et là, tout en douceur, je peux vous dire par exemple :
« Dans cet espace intérieur que vous êtes en train d’explorer, il y a peut-être un endroit sûr, un lieu qui vous appartient, et où vous pouvez vous sentir accueilli.e, tel.le que vous êtes. »
Je vous invite à ressentir ce lieu, à l’imaginer, ou simplement à le laisser émerger. C’est à partir de là que nous pouvons approcher la blessure. Non pas pour la revivre, mais pour l’entourer autrement. En l’observant avec la distance qu’il faut. En envoyant des messages nouveaux au système nerveux : tu es en sécurité maintenant. Parfois, je propose une image, une métaphore, un geste symbolique de réparation. Toujours en accord avec ce que vous ressentez, jamais en forçant.
Des protocoles éprouvés, adaptés à vous
Mon travail s’appuie sur des protocoles thérapeutiques reconnus :
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La dissociation sécurisée, qui permet d’observer l’événement traumatique sans le revivre ;
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La régression positive, où l’on revient à un moment de sécurité antérieure pour réancrer des ressources ;
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Le recadrage symbolique, qui aide à transformer l’interprétation d’un souvenir douloureux.
Mais au-delà des outils, c’est l’attention portée à la personne dans sa totalité qui fait la différence. Une attention qui voit au-delà du symptôme. Une attention qui respecte le mystère de l’être humain. Une attention qui ne cherche pas à « réparer » comme on collerait un vase cassé, mais qui accompagne une réintégration paisible de soi.
Un exemple de transformation
Je me souviens d’une femme que j’ai accompagnée (je modifie les détails pour préserver sa confidentialité). Elle avait vécu un événement douloureux dans l’enfance, dont elle ne parlait jamais. Lors de la séance, elle a simplement décrit une sensation d’étouffement dans la poitrine. Nous avons travaillé à partir de cette sensation, sans chercher à forcer la mémoire.
Je l’ai invitée à imaginer que cette sensation était un nuage, et que ce nuage pouvait, petit à petit, être traversé par une lumière douce, comme celle du matin. À la fin de la séance, elle m’a dit : « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais je respire mieux. »
Et en effet, dans les semaines suivantes, son rapport à elle-même a changé. Plus d’apaisement, moins de colère sourde. C’était le début d’un chemin.
Un chemin vers l’unité intérieure
Guérir un trauma, ce n’est pas l’oublier. C’est ne plus en être prisonnier. C’est le replacer à sa juste place dans notre histoire. Non pas comme une page à arracher, mais comme une page qu’on a su relire autrement. Avec douceur. Avec dignité.
Ce que je cherche dans chaque accompagnement, c’est à réconcilier la personne avec elle-même. À lui permettre de se sentir pleinement digne d’exister, quels que soient les événements du passé. Et cette dignité-là, elle est inscrite en chacun. Elle ne dépend ni de nos blessures, ni de nos erreurs.
Si vous portez une souffrance ancienne, sachez qu’il est possible de l’alléger. À votre rythme. Sans violence. Avec bienveillance. Et avec tout le respect que mérite votre histoire.